Les problèmes de sécurité alimentaire ne touchent pas que les plus pauvres

–          Par Brice Hugou

Crédit photo : QNFSP

Être un pays riche ne suffit pas nécessairement à pouvoir assurer sa sécurité alimentaire, comme l’illustre parfaitement l’exemple du Qatar. Comme beaucoup de pays de cette zone du monde, il est loin de pouvoir être auto suffisant, les ressources produites sur son territoire ne permettant pas d’assurer la sécurité alimentaire de sa population. Certes, le pays regorge de pétrole ; mais le pétrole ne se mange pas et les autres matières premières lui font cruellement défaut.

Le Qatar est logiquement très dépendant des importations, à tel point que l’ONU a dû intervenir il y a quelques années pour permettre à ce pays (alors sous embargo) d’échanger du pétrole contre les denrées qui étaient indispensables à la survie de sa population. Néanmoins, la récente hausse des prix des denrées alimentaires a même rendu l’équation « pétrole contre denrées » difficilement viable.

Cela a conduit l’État qatari à rechercher une autre solution, et le choix fut fait d’acheter des terres à l’étranger afin d’y cultiver ce qui manque sur son territoire. Il s’est ainsi porté acquéreur de terres au Kenya ou au Soudan par exemple, mais même réalisé afin d’assurer sa propre sécurité alimentaire, ce « Land grabbing » ne fait que déplacer le problème d’un pays à un autre.

La gestion d’un problème de sécurité alimentaire dans un pays riche doit cependant être menée avec le souci de ne pas simplement le déplacer ailleurs, et c’est pourquoi il faut également signaler qu’une piste de solution moins dangereuse que le Land grabbing a été explorée. Le Qatar est en effet à l’origine d’une initiative intéressante saluée par le Secrétaire général des Nations Unies : après s’être focalisé sur la sécurité alimentaire de son propre pays avec la création du « Qatar National Food Security Programme », le Qatar a créé en juillet 2012 la « Global Dry Land Alliance » (l’Alliance Mondiale des Pays Désertiques »). Cette Alliance vise à regrouper les pays situés dans des zones désertiques et massivement importateurs pour faire contrepoids aux pays exportateurs, et aider d’autres pays voisins comme ceux du Sahel à assurer leur sécurité alimentaire en cas de crise.

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